Les éditions nobi nobi ! proposent une collection très riche de beaux mangas et leurs ouvrages à destination des enfants dès 8 ans sont de toute beauté. Une sélection originale à mettre sous le sapin !
Les pounipounis : un univers doux et coloré où les animaux mignons apprennent à vivre ensemble
J’avais adoré le premier volume de ce manga kawaii qui s’adresse aux jeunes lecteurs : des animaux tous plus mignons les uns que les aurtes sont mis en scène dans leur quotidien. J’avais mis le premier volume dans ma sélection jeunesse de printemps pour le webmagazine Journal du Japon : https://www.journaldujapon.com/2019/03/13/on-fete-le-printemps-avec-des-livres-pour-enfants/
Petits bonheurs, gros chagrins, petits soucis grandes joies … Apprendre, découvrir, essayer, se tromper, être triste, être consolé … C’est toute une vie qui s’organise entre maison, jardin, colline, ciel. Certains volent (les poissons !), d’autres dorment beaucoup trop (le chat), l’écureuil grignote tout (les meubles !). Le pingouin, qui est le plus sage et essaye de mettre de l’ordre dans cette joyeuse troupe, a parfois du mal à gérer tous les problèmes, mais il le fait toujours avec gentillesse, compréhension, bienveillance.
Dans ce nouveau volume, on retrouve des animaux qui font la bagarre pour se réchauffer, d’autres qui s’essaient à l’origami (même avec les torchons de la cuisine ou la couette du lit !), un poisson volant qui s’amuse à faire voler ses amis avec une corde ou qui mange des nuages, un renard insomniaque à cause des ronflements de ses voisins de chambrée, une échelle trop grande qui devient rail pour jouer au train etc.
Il faut noter dans ce volume l’arrivée d’un nouveau personnage japonais par excellence : un kappa, créature verte qui habite les rivières japonaises, mais qui ici ne sait pas nager ! Et comme ses nouveaux amis n’arrêtent pas de le sauver de la noyade, il leur offre toujours des concombres.
Chaque court chapitre raconte une histoire, un événement, une petite scène du quotidien. C’est souvent drôle, poétique, mais également intelligent, sensible, pour amener le jeune lecteur à se poser des questions sur son propre comportement, sa propre vision du monde. Cela se fait en douceur, dans un univers gorgé de couleurs, accompagné d’animaux ronds, doux, kawaii !
Une excellente découverte du manga (avec un sens de lecture occidental pour plus de simplicité), des textes courts, facilement lisibles par les lecteurs débutants, des histoires qui font mouche chez les petits … à dévorer dès 8 ans (ou un peu avant). Deux volumes qui raviront les lecteurs et leurs parents !
Une autre nouveauté qui fait plaisir : un chaton et une mamie chat par la créatrice de Chi !
Tout le monde connaît Chi … manga, livres pour enfants, dessin animé, goodies, on le trouve partout ! Mais cette fois-ci, sa créatrice revient avec un nouveau duo : Taï adorable chaton gris foncé débarque chez Natsuki, un jeune homme qui vit seul dans la maison de ses parents … avec sa vieille chatte Sue, âgée de 17 ans. Sue aime faire la sieste et l’arrivée de Taï va perturber sa petite vie tranquille !
Le premier volume de ce manga (là encore à partir d’environ huit ans), colorisé pour sa version française, raconte l’installation de Taï dans cette maison tranquille. Le chaton va apprendre à faire ses besoins dans sa litière, à boire du lait, à manger dans sa gamelle (ou celle de Sue !). Sue quant à elle va redécouvrir le bonheur des jeux (cache-cache, boulette en papier, balle rebondissante).
Sue apprend à Taï, Taï fait rire Sue … Une complicité se met en place, avec beaucoup d’amour !
Un livre mignon, tout en tendresse, en délicatesse. On marche à pattes de chat dans cet univers paisible, en découvrant les petits bonheurs du quotidien de ce duo de chats attachant.
En bonus, des papertoys de Taï le chaton et de différents accessoires : la caisse dans laquelle il arrive, une brique de lait et deux gamelles (la sienne et celle de Sue), pour rejouer des scènes du livre !
Le manga est aussi l’occasion d’expliquer au jeune lecteur qu’adopter un chat ne se fait pas à la légère : en fin d’ouvrage, quelques pages expliquent comment adopter un chat, ce qu’on peut faire et ne pas faire avec lui, et les responsabilités que cela comporte. De quoi faire réfléchir avant d’envisager d’en accueillir un à la maison, pour qu’il ne soit pas abandonné quelques mois après !
Contes imaginaires : La Reine des neiges et les cinq éclats … Andersen revisité
Ce premier recueil offre une adaptation des contes d’Andersen, avec en fil conducteur la recherche d’éclats d’un miroir brisé par une troupe de chats (le miroir leur permettant de revoir un petit garçon qui leur est cher).
Les chats partent donc à l’aventure. Ils trouvent une jeune fille qui ne pleure jamais depuis que ses parents sont morts. Elle est même méchante avec le seul garçon qui s’intéresse à elle. Lorsqu’elle se retrouve rétrécie et qu’elle doit affronter souris et taupes, elle se rend compte qu’elle peut toujours compter sur le jeune homme qui la protège. Les larmes coulent et elle redevient humaine. C’est l’histoire de Poucette qui vient de nous être racontée.
Puis les chats donnent des jambes à une sirène pour qu’elle puisse vivre avec le Prince dont elle est tombée amoureuse. Là encore, il est question d’un prince qui ne pleure plus et garde sa peine au fond de son coeur depuis que sa nourrice a disparu dans la mer « à cause de lui ». Lorsqu’il aura compris toute l’histoire, il pourra enfin aimer et vivre heureux.
Dans Le Roi Nu, c’est une jeune princesse brimée par ses dames de cour que le lecteur découvre. Elle n’a jamais le droit de s’amuser, mais quand le frère du prince qu’elle doit épouser (mais qui s’est enfui avec une autre jeune femme) la fait rire et jouer avec ses amis, elle respire enfin, elle a même l’impression qu’on lui a enlevé un éclat du coeur !
La petite fille aux allumettes (Gerda) se voit acheter ses allumettes par un chat musicien qui lui dit que son voeu le plus cher se réalisera si elle réussit à laisser une allumette brûler jusqu’au bout. Quel est son souhait ? Voir sa mère guérie, mais pas au détriment de son ami Kaï ? Finalement avec sa volonté et l’amour que Gerda partage avec Kaï, l’avenir s’éclaircira et l’allumette sera enterrée sous un rosier dans leur jardin.
Le livre se finit sur l’histoire de la Reine des neiges : Une jeune femme, Gerda, se fait enlever par la Reine des neige, Kaï doit, pour la sauver, offrir une fleur éternelle à cette Reine qui vit seule dans son château, a gelé son vieillissement, scellé ses souvenirs et plongé toute la population dans un profond sommeil. Pourquoi ? Et qui est ce brigand qui contrôle les environs du château ? Là encore, le passé sera expliqué, les malentendus levés et le bonheur retrouvé !
On retrouve donc les contes traditionnels revisités afin que le lecteur suive les personnages d’histoire en histoire, puisse voir leur évolution. C’est original et extrêmement bien ficelé. Cela permet d’approcher les contes avec plus de romance, de sentiments. Les portraits sont touchants, tout en finesse, en délicatesse. Les regards, les mots sont émouvants. Les personnages en souffrance se sont enfermés dans des carapaces de froideur et d’indifférence, mais elles se fissurent lorsqu’on leur tend la main, les écoute, les regarde. Les épreuves sont bien là, comme dans les contes d’origine, mais elles sont surmontées grâce à la force de caractère des personnages, à l’amour qu’ils se portent, et à l’aide de petits chats magiciens !
La magie, le surnaturel sont bien présents, les décors sont enchanteurs, les traits de la mangaka sont fins et créent un univers extrêment poétique. Les personnages sont dessinés délicatement, comme des poupées de porcelaine, avec des tenues romantiques mêlant soieries et dentelles, cheveux aux boucles parfaites, et grands yeux étincelants.
Un concentré de poésie et d’émotion, à découvrir à tout âge !