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Le récital de piano d’Akiko Miyakoshi : gérer son trac de pianiste !

Voici un livre tout doux et adorable qui évoque un sujet qui m’a particulièrement touchée : le trac lors d’un récital de piano. Avoir le coeur qui palpite, les mains moites, peur de faire des fausses notes … je ne compte pas le nombre de fois où j’ai connu cela enfant au conservatoire. J’adorais jouer (et j’adore toujours) du piano, mais les examens et autres concerts me stressaient beaucoup. J’ai donc trouvé cette histoire intéressante pour essayer de dédramatiser ce type d’événement.

Une petite fille attend son tour pour monter sur scène et jouer son morceau au piano. Elle se répète sans cesse « ça va aller ». Et soudain, une petite voix au ras du sol dit la même chose. C’est une petite souris qui a elle aussi mis sa belle robe pour un récital. Elle invite la petite Momoko à venir voir le spectacle des souris.

En passant par une porte minuscule, elles arrivent dans une salle remplie de petits fauteuils sur lesquels sont assis des rongeurs. Lorsque le spectacle commence, la petite fille est émerveillée par les numéros de cirque, par une danseuse qui se transforme en papillon, par une cantatrice qui entraîne une foule de souris à chanter et danser, même si ce n’est pas en rythme. Une ballerine aux petites pattes et petits bras prend la pose d’un air assuré puis s’envole grâce à une corde pour atterrir sur la robe de Momoko ravie !

C’est maintenant à la petite souris angoissée de chanter … la petite fille la rassure et lui dit qu’elle va l’accompagner au piano. Tout le monde se joint au duo. C’est alors que Momoko réalise qu’elle est sur scène, assise à son piano. Les applaudissements pleuvent dès qu’elle achève son morceau. Sa mère lui dira plus tard qu’elle avait un beau sourire lorsqu’elle jouait.

Le texte peut sembler un peu plat, il est très descriptif mais pas très poétique, la poésie et la magie se trouvant davantage dans les dessins crayonnés que j’aime beaucoup. Je trouve en général que le crayon permet de travailler très finement sur l’ombre et la lumière, ce qui est particulièrement flagrant dans ce livre. L’ensemble est globalement très gris et pourrait paraître sombre, mais les touches de couleur des vêtements, de certains éléments des décors et la lumière posée sur les artistes donnent une impression de douceur, de rêverie et de magie. C’est un univers merveilleux, un monde parallèle où tout le monde chante, danse, rit. Comme une parenthèse enchantée qui permet d’appréhender la vie avec beaucoup plus de légèreté ! De quoi rassurer et allèger le coeur des enfants anxieux !

Un très beau livre à mettre entre les mains de tous les enfants qui ont peur avant les spectacles, les prises de parole en public, les grands événements. Des événements qui font certes grandir et laissent de bons souvenirs, mais peuvent terroriser sur le moment. Et puis, ces petites souris sont tellement craquantes !

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Deux beaux albums jeunesse aux éditions HongFei

Les éditions HongFei proposent de très beaux livres jeunesse autour du Japon. Ils viennent de publier L’amie en bois d’érable de Delphine Roux et Pascale Moteki dont j’ai parlé dans Journal du Japon. J’ai donc eu envie de parler ici de deux autres titres que j’ai beaucoup aimés : Le samouraï et les 3 mouches et Le secret du clan.

Le samouraï et les 3 mouches ou comment l’intelligence se joue de la force

Voici un livre réjouissant pour les enfants à partir de 6/7 ans. Des textes courts façon haïku et des images simples mais très expressives, avec des tons chauds jaunes et orangés et des traits noirs épais, comme faits au pinceau de calligraphe.

Le personnage principal est un samouraï qui arrive à cheval dans un village, à « l’heure des ombres suspectes des soupes sur le feu ». Après avoir attaché son cheval, il s’installe dans une auberge face à trois ronins. Tour à tour, ils viennent le provoquer, mais il reste de marbre. Mais quand trois mouches tournoient un peu trop près de son bol, il les étripe en quelques coups de baguettes.

Les trois ronins pris de panique s’enfuient (en se bousculant pour passer les shôji (parois coulissantes typiquement japonaises). Le lecteur les voit ensuite sous forme d’ombres chevauchant leurs montures dans un « cataclop clop clop » qui fera rire les jeunes lecteurs. Après leur départ, le samouraï commande un thé puis reprend son cheval et chemine seul façon Lucky Luke.

Un livre qui mêle action (le lecteur se demande comment va réagir le samouraï face aux provocations des rônins qui menacent du poing, offensent, insultent) et réflexion (ne pas répondre à la provocation mais montrer tranquillement sa force sans blesser personne … sauf des mouches).

Des textes courts qui font mouche et des illustrations qui pétillent !

Le secret du clan : secret partagé entre un grand-père et sa petite fille

J’ai été très touchée par ce livre aux peintures délicates, laissant les contours des objets et des personnages légèrement blancs, comme si une lumière mystérieuse se dégageait de tout.

Car c’est bien à un mystère qu’est confrontée la petite fille qui vient, comme chaque été, passer ses vacances chez son grand-père chéri dans un petit village sur une île, au milieu des poissons, des nuages et des esprits : pourquoi grand-père a-t-il un petit crabe tatoué sur son avant-bras, tout comme le boulanger et le poissonnier … et pourquoi d’autres habitants (le professeur, les policiers, l’épicier) ne l’ont pas ?

La fillette partage des moments précieux avec son grand-père, comme la fête des âmes lors de laquelle on fait voguer des lanternes sur l’eau pour les défunts. C’est ce qu’ils font à deux, silencieusement, tenant la lanterne à quatre mains pour grand-mère.

Alors que la lanterne s’éloigne, la petite fille pose son doigt sur le tatouage du grand-père qu’elle regarde fixement « avec des points d’interrogation plein les yeux ». Il lui sourit sans dire un mot, mais quelques heures plus tard, il la réveille alors qu’il fait encore nuit pour lui montrer quelque chose. Avec d’autres tatoués, ils assistent à un phénomène exceptionnel. Quelque chose qui doit rester secret … Je ne vous en dirai pas plus pour vous laisser découvrir l’ambiance magique de la découverte !

Le texte est à la fois descriptif et poétique, plein de douceur et de magie. Il raconte le silence et l’amour avec beaucoup de tendresse et de chaleur, accompagné par les traits minimalistes des illustration : des mains qui se touchent, des personnes qui s’inclinent, des silhouettes de montagnes qui se dessinent sur la mer, un bateau qui fend l’onde, un nuage qui moutonne …

Ce livre très émouvant permet d’aborder de nombreux sujets avec les enfants à partir de 6 ans : l’enfance, la famille, la tranmsission, le secret, et le respect de la nature entre autres.

Un livre qui émerveille !

Kiki la petite sorcière : le roman du film, dépaysement, magie, poésie !

En ces temps de confinement et parfois de stress, d’angoisse, je vous invite à découvrir les deux volumes des histoires de Kiki la petite sorcière. Si vous avez aimé le film de Miyazaki, vous adorerez le roman d’Eiko Kadono qui l’a inspiré. Les éditions Ynnis publient ses aventures en deux volumes. J’avais écrit sur le premier tome dans Journal du Japon, et je vous donne donc ici mes impressions sur le deuxième.

C’est un bonheur renouvelé de suivre les aventures de la petite sorcière qui, dans ce deuxième volume, revient dans sa ville adorée après un séjour chez ses parents. Elle se rend compte qu’elle aime profondément cette ville, et avec son chat Jiji, elle continue ses services de livraison.

Des aventures toutes plus magiques les unes que les autres se succèdent. Voyez plutôt : transporter un hippopotame malade chez le vétérinaire (par les airs !) car un lion a mangé sa queue, apporter un sac de magicien au théâtre et voir des animaux en sortir, découvrir les chants d’arbres dans la montagne, livrer une pomme à la soeur de l’horloger de la ville, ou une enveloppe noire à deux demoiselles.

Chaque chapitre emmène le lecteur dans un coin de la ville ou beaucoup plus loin, dans la forêt, la montagne, et même sur une île d’un superbe archipel où un « découvreur » est parti étudier les chantereux, des cousins du paresseux qui chantent en groupe !

Kiki est toujours serviable et de bonne humeur, même si parfois les clients sont désagréables, autoritaires ou grognons … Ils ont souvent des problèmes que la sorcière finit par comprendre et même résoudre. Ce sont des humains avec leurs soucis, leurs humeurs, leurs faiblesses et leurs incompréhensions. Avec son regard et son coeur de jeune fille qui devient adulte, malgré la fatigue, les interrogations, les doutes, elle rend heureux ceux qui la côtoient.

Et c’est bien ce qui caractérise ce deuxième volume : une petite sorcière qui grandit, réfléchit à ce qu’elle veut faire de sa vie, se demande si ses livraisons sont bienveillantes ou si parfois elle ne transporte pas de mauvaises choses. Elle commmence également à ressentir des choses étranges au fond de son coeur quand Tombo lui parle, lui écrit, ou partage de bons moments avec une autre jeune fille.

Elle repense parfois à son enfance et c’est un bonheur de s’y plonger avec elle : « Je rentraits à quatre pattes dans les herbes hautes. J’avais l’impression de me glisser sous une couverture qui sentait bon. Je m’allongeais sur le dos et je fermais les yeux très fort. Des pois aux couleurs de l’arc-en-ciel brillaient et bougeaient sous mes paupières, c’était rigolo. C’étais comme si j’avais le ciel dans mes yeux. Un jour, j’ai entendu des éternuements, loin sous la terre. Ça ne s’arrêtait plus ! Ma mère est réputée pour ses remèdes contre les éternuements, alors j’en ai pris un et je l’ai posé à l’endroit où je les avais entendus. Quand j’y suis retournée un peu plus tard, le médicament avait disparu et cette fois, j’ai entedu un petit bruit, comme un tapotement. « Toc toc ! ». J’ai pensé que c’était une taupe. Et par la suite, j’ai pris l’habitude de discuter avec elle. »

Un petit grain de magie que le lecteur retrouve avec bonheur tout au long de la lecture !

Kiki devient donc plus mature au fil des expériences, des échanges, que ce soit avec un vieux monsieur qui lui demande de se promener avec sa canne alors qu’il est mourant à l’hôpital, ou avec une jeune fille qui vit dans la forêt et fait des merveilles de coutures et de broderies avec ses mains.

« Une fois entrée, Kiki poussa un cri d’admiration. L’intérieur de la maison était complètement différent du paysage extérieur couleur feuille morte. On se serait cru dans un champ au printemps. Des papillons et des coccinelles en tissu étaient accrochés aux rideaux bleu ciel. Des coussins vert trèfle étaient disposés sur le tapis vert clair. La table basse était blanche, comme un nuage tombé du ciel. Des broderies de fleurs multicolores ornaient la nappe et les serviettes. Dans un panier posé sur la table reposaient des petits pains encore fumants. »

Une description féérique !

Et elle, que veut-elle fabriquer, créer ? Elle avancera au fil des pages vers sa véritable vocation, accompagnée par l’adorable boulangère Osono et par sa mère (par lettre ou en allant la voir).

Les textes sont toujours très poétiques, les images qui défilent sont éblouissantes et le lecteur peut vraiment s’évader d’un quotidien parfois morose pour vivre des aventures magiques. Et à tout âge on se réjouit d’accompagner Kiki sur son balai ou à pied dans les ruelles … et de voir le chat Jiji grandir lui aussi, et s’intéresser à la belle chatte Bechi !

Un univers tendre, doux, dans la belle lumière du soleil qui inonde la ville, entre la mer étincelante et la montagne verdoyante.

Un livre qui fait vraiment du bien à tout âge !

La terre est une marmite de Ryoko Sekiguchi : mets et mots pour petits gourmands

Gilberte Tsaï organise depuis plusieurs années des petites conférences destinées aux enfants de plus de dix ans. Le but est d’éclairer, d’éveiller, sur des sujets aussi divers que l’infini, la poésie, l’émotion, les arbres, les odeurs, la couleur du ciel etc. La personnalité qui intervient doit se mettre à hauteur d’enfant et expliquer simplement mais pas de façon simpliste le sujet qui la passionne.

Ryoko Sekiguchi s’est brillamment prêtée au jeu et, grâce à la publication des textes de ces conférences dans de très beaux receuils par les éditions Bayard, le lecteur jeune ou moins jeune qui n’a pas eu la chance d’y assister peut déguster les mots qu’elle a dits pour parler cuisine, goût, et bien plus encore !

Comme à son habitude, en parlant de goûts et de mets, elle abord bien d’autres sujets. Le jeune lecteur se prend vite au jeu et se pose mille questions.

Elle se présente d’abord comme un écrivain, à savoir quelqu’un qui pose des questions. Entre un grand-père éditeur et une mère qui dirige une école de cuisine, Ryoko a très vite étudié et mêlé les deux. Les plats ont des noms, les recettes de cuisine sont des textes. Jusque là tout va bien … mais comment mettre ce que l’on ressent par les cinq sens sous forme de mots ? Un goût est toujours personnel et rempli d’émotion, mais pas facile de dire quel goût a une courgette ou un gâteau au chocolat (on est vite limité pour le décrire : amer, sucré, herbeux …) ? Et que dire des plats étrangers que l’on découvre et dont la saveur ne nous rappelle rien de connu ? (J’ai fait cette étrange expérience la première fois que j’ai bu du saké : à quoi se raccrocher, aucune boisson, alcoolisée ou non, ne me venait à l’esprit pour définir, identifier, expliquer ce goût … j’étais peut-être plus à l’aise pour trouver des senteurs à ce breuvage, mais en bouche c’était juste troublant). Pour Ryoko, c’était l’huile d’olive qu’elle n’a pas aimé la première fois qu’elle l’a sentie à treize ans, « une odeur de crayon » !

Tout au long de la conférence, elle questionne les enfants, stimule leur curiosité, les invite à s’ouvrir aux cuisines comme à des langues d’autres pays. Ne pas juger avec son palais déjà formé voire formaté, mais apprendre. Créer son propre territoire du goût, se libérer de son cadre familial, sentir, toucher, croquer … Car manger c’est être en échange, avec les autres, avec son environnement. C’est découvrir en permanence. D’ailleurs quel goût aura un plat du futur que nous n’avons jamais mangé ? Peut-on manger les nuages ?

Une invitation à la découverte, à la rencontre, au partage ! Un livre à lire en famille pour échanger, discuter … et ensuite aller goûter le monde !

Princesse Mononoke : un très bel album du film chez Glénat jeunesse

Les éditions Glénat proposent toute une sélection de livres autour des films de Hayao Miyazaki : de magnifiques Art Books pour découvrir les esquisses et toutes les phases de création de chaque film, des Anime Comics, pour plonger dans les différents films façon manga, et enfin les albums des films, qui permettent aux plus jeunes de découvrir tous les paysages et les scènes du film dans un grand format très beau, comme un grand livre d’histoires.

Dans cette collection d’albums existent déjà Mon voisin Totoro et Le voyage de Chihiro. Ce troisième livre est peut-être à réserver aux enfants un peu plus grands car certains passages sont très sombres et plus violents. Mais la puissance de la nature et le combat animaux/humains sont très marquants et permettront d’engager la discussion sur l’écologie avec les enfants et adolescents.

Mais plongeons plutôt dans le livre (à la très belle couverture dure et brillante, et aux pages au papier épais et lisse qui permet un superbe rendu des images !). Les premières pages présentent tous les personnages de l’histoire, humains et animaux. Puis le lecteur pénètre dans une double page de montagnes et de forêts : « Il y a bien longtemps, tout le pays était recouvert de denses forêts où vivaient en paix, depuis la nuit des temps, des divinités ancestrales. Aux confins orientaux de ces terres se trouvait dissimulé un village. C’est là que le peuple des Emishi avait trouvé refuge après avoir été disséminé par le pouvoir impérial des Yamato, il y avait de cela cinq cents ans. Notre histoire commence dans cette petite bourgade. »

On découvre le prince héritier de ce peuple, Ashitaka, contraint de quitter son village car touché par la malédiction d’un démon. Il part à la recherche du dieu-cerf, son seul espoir de guérison. C’est au coeur d’une forêt peuplée d’étranges créatures qu’il rencontre San, une jeune fille élevée par une louve, qui voue une haine féroce aux humains qui s’en prennent à la forêt.

Entre villageois responsables de la destruction de la forêt et San qui la défend corps et âme, Ashitaka se retrouve pris au milieu d’une lutte féroce et tentera d’assurer sa survie, mais aussi celle de cette merveilleuse forêt.

Les pages se tournent à un rythme soutenu, elles donnent la part belle aux images de différents formats qui mettent en avant chaque scène importante, chaque personnage. Les textes qui les accompagnent sont très vivants (description des ambiances, des bruits, des couleurs, des sentiments), avec de nombreux dialogues.

On se plonge dans les superbes paysages forestiers, mais également dans des scènes de combat époustouflantes.

Un véritable plaisir de lecture pour petits et grands fans de Miyazaki !

Mangas et Héros shonen aux feutres : deux livres pour apprenti mangaka débutant !

Si vous avez un enfant ou un ado fan de manga dans votre entourage et qu’il veut se lancer dans le dessin, ces deux livres sont faits pour lui et feront un cadeau parfait sous le sapin !

En effet, pas besoin d’être un expert en dessin pour se lancer, il y a tout ce qu’il faut dans le livre : des calques découpables en fin d’ouvrage permettent de reproduire les modèles directement sur une feuille. Les débutants n’auront ensuite plus qu’à les mettre en couleur. Pour les plus confirmés, les modèles pourront servir de base pour s’inspirer et créer leurs prorpres personnages et décors.

Van Huy Ta, qui anime le site TVHLAND.com donne plein d’astuces et de pas à pas détaillés pour devenir un expert en colorisation de personnages et de décors.

Après une présentation du matériel nécessaire (feutres à alcool, papier lisse, crayon, feutre liner et gomme), il y a plusieurs pages consacréer aux conseils techniques (colorisation de base, création des effets d’ombre, de dégradé, d’effets spéciaux sur les cheveux, les lèvres, les yeux, motifs, trames, effet liquide, transparence etc.).

Viennent ensuite les différents modèles (à retrouver en calques à la fin du livre) : écolière, magicien, forêt, tropiques, Japonaise, guerrière, fée abeille. Pour chaque modèle, un pas à pas des différentes étapes du coloriage est fourni, avec sous chaque image coloriée un texte précis qui explique les difficultés, les détails de chaque étape et comment les réussir.

Pour le deuxième ouvrage, Héros Shonen aux feutres, le principe est exactement le même. Les personnages proposés sont Space-warrior, Goku (roi des singes), policière, ninja, Red knight (guerrière), Sentai (super héros) et Castle (chasseur).

De quoi varier les sujets et se faire plaisir en apprenant différentes techniques pour colorier comme un pro !

Une belle idée cadeau pour des heures de création !

Préhistocartes, les premiers habitants de la planète : un grand beau livre pour partir à la découverte des dinosaures et autres créatures …

Encore une belle découverte jeunesse que proposent les éditions nobi nobi ! Un livre pour les amoureux des dinosaures, petits ou grands, à mettre sous le sapin et à feuilleter pendant des heures et des heures …

En effet, le livre propose aux lecteurs de partir à la découverte, sur une quarantaine de cartes (grand format, sur double-page), de plus de six cents espèces de dinosaures et autres animaux qui ont peuplé la planète il y a très très longtemps, c’est-à-dire pendant les périodes Paléozoïque (-541 à -252,2 millions d’années) et Mésozoïque (-252,2 à -66 millions d’années) !

L’approche est très originale : De continent en continent, de pays en pays, le lecteur découvre quels animaux ont peuplé telle ou telle région. Les dessins ont le charme des vieilles encyclopédies, des cartes qui ornaient les murs des écoles d’il y a un siècle. C’est charmant ! Mais cela n’en reste pas moins très précis : dessins des animaux très fins et colorés, drapeaux pour indiquer les lieux où des fossiles ont été découverts, frise temporelle permettant de préciser la période à laquelle vivait l’animal (avec un système de pastilles numérotées). Pour chaque carte, un texte explique les spécificités du pays (géologie, évolution dans le temps).

On apprend ainsi pour la France : « Au Mésozoïque, l’ère des dinosaures, la quasi-totalité de la France était immergée, ce qui explique la présence de nombreux fossiles d’animaux marins. Mais les paléontologues ont également trouvé des fossiles de dinosaures vivant sur les îles qui existaient à cette époque. » Et la carte de France montre des mégalodons (requins), des iguanodons, des gastornis (oiseaux de deux mètres de haut), et même des meganeura (libellules mesurant 70 cm !). De quoi émerveiller petits et grands !

Le livre a également un côté interactif grâce à des petits quiz qui permettent à l’enfant d’aller chercher les informations sur la grande double page. Car en plus du texte explicatif général, certains animaux font l’objet de courts textes explicatifs.

En fin d’ouvrage, le lecteur trouvera la réponse aux quiz, mais également un index par animal (petits dessins et renvoi aux différentes pages et donc aux différents pays dans lesquels on pouvait le trouver).

Un très très beau livre au charme ancien, une mine d’informations pour les enfants et les adultes passionnés qui retrouveront une âme d’enfant en le feuilletant !

Sélection de mangas à offrir pour les plus jeunes !

Les éditions nobi nobi ! proposent une collection très riche de beaux mangas et leurs ouvrages à destination des enfants dès 8 ans sont de toute beauté. Une sélection originale à mettre sous le sapin !

Les pounipounis : un univers doux et coloré où les animaux mignons apprennent à vivre ensemble

J’avais adoré le premier volume de ce manga kawaii qui s’adresse aux jeunes lecteurs : des animaux tous plus mignons les uns que les aurtes sont mis en scène dans leur quotidien. J’avais mis le premier volume dans ma sélection jeunesse de printemps pour le webmagazine Journal du Japon : https://www.journaldujapon.com/2019/03/13/on-fete-le-printemps-avec-des-livres-pour-enfants/

Petits bonheurs, gros chagrins, petits soucis grandes joies … Apprendre, découvrir, essayer, se tromper, être triste, être consolé … C’est toute une vie qui s’organise entre maison, jardin, colline, ciel. Certains volent (les poissons !), d’autres dorment beaucoup trop (le chat), l’écureuil grignote tout (les meubles !). Le pingouin, qui est le plus sage et essaye de mettre de l’ordre dans cette joyeuse troupe, a parfois du mal à gérer tous les problèmes, mais il le fait toujours avec gentillesse, compréhension, bienveillance.

Dans ce nouveau volume, on retrouve des animaux qui font la bagarre pour se réchauffer, d’autres qui s’essaient à l’origami (même avec les torchons de la cuisine ou la couette du lit !), un poisson volant qui s’amuse à faire voler ses amis avec une corde ou qui mange des nuages, un renard insomniaque à cause des ronflements de ses voisins de chambrée, une échelle trop grande qui devient rail pour jouer au train etc.

Il faut noter dans ce volume l’arrivée d’un nouveau personnage japonais par excellence : un kappa, créature verte qui habite les rivières japonaises, mais qui ici ne sait pas nager ! Et comme ses nouveaux amis n’arrêtent pas de le sauver de la noyade, il leur offre toujours des concombres.

Chaque court chapitre raconte une histoire, un événement, une petite scène du quotidien. C’est souvent drôle, poétique, mais également intelligent, sensible, pour amener le jeune lecteur à se poser des questions sur son propre comportement, sa propre vision du monde. Cela se fait en douceur, dans un univers gorgé de couleurs, accompagné d’animaux ronds, doux, kawaii !

Une excellente découverte du manga (avec un sens de lecture occidental pour plus de simplicité), des textes courts, facilement lisibles par les lecteurs débutants, des histoires qui font mouche chez les petits … à dévorer dès 8 ans (ou un peu avant). Deux volumes qui raviront les lecteurs et leurs parents !

Une autre nouveauté qui fait plaisir : un chaton et une mamie chat par la créatrice de Chi !

Tout le monde connaît Chi … manga, livres pour enfants, dessin animé, goodies, on le trouve partout ! Mais cette fois-ci, sa créatrice revient avec un nouveau duo : Taï adorable chaton gris foncé débarque chez Natsuki, un jeune homme qui vit seul dans la maison de ses parents … avec sa vieille chatte Sue, âgée de 17 ans. Sue aime faire la sieste et l’arrivée de Taï va perturber sa petite vie tranquille !

Le premier volume de ce manga (là encore à partir d’environ huit ans), colorisé pour sa version française, raconte l’installation de Taï dans cette maison tranquille. Le chaton va apprendre à faire ses besoins dans sa litière, à boire du lait, à manger dans sa gamelle (ou celle de Sue !). Sue quant à elle va redécouvrir le bonheur des jeux (cache-cache, boulette en papier, balle rebondissante).

Sue apprend à Taï, Taï fait rire Sue … Une complicité se met en place, avec beaucoup d’amour !

Un livre mignon, tout en tendresse, en délicatesse. On marche à pattes de chat dans cet univers paisible, en découvrant les petits bonheurs du quotidien de ce duo de chats attachant.

En bonus, des papertoys de Taï le chaton et de différents accessoires : la caisse dans laquelle il arrive, une brique de lait et deux gamelles (la sienne et celle de Sue), pour rejouer des scènes du livre !

Le manga est aussi l’occasion d’expliquer au jeune lecteur qu’adopter un chat ne se fait pas à la légère : en fin d’ouvrage, quelques pages expliquent comment adopter un chat, ce qu’on peut faire et ne pas faire avec lui, et les responsabilités que cela comporte. De quoi faire réfléchir avant d’envisager d’en accueillir un à la maison, pour qu’il ne soit pas abandonné quelques mois après !

Contes imaginaires : La Reine des neiges et les cinq éclats … Andersen revisité

Ce premier recueil offre une adaptation des contes d’Andersen, avec en fil conducteur la recherche d’éclats d’un miroir brisé par une troupe de chats (le miroir leur permettant de revoir un petit garçon qui leur est cher).

Les chats partent donc à l’aventure. Ils trouvent une jeune fille qui ne pleure jamais depuis que ses parents sont morts. Elle est même méchante avec le seul garçon qui s’intéresse à elle. Lorsqu’elle se retrouve rétrécie et qu’elle doit affronter souris et taupes, elle se rend compte qu’elle peut toujours compter sur le jeune homme qui la protège. Les larmes coulent et elle redevient humaine. C’est l’histoire de Poucette qui vient de nous être racontée.

Puis les chats donnent des jambes à une sirène pour qu’elle puisse vivre avec le Prince dont elle est tombée amoureuse. Là encore, il est question d’un prince qui ne pleure plus et garde sa peine au fond de son coeur depuis que sa nourrice a disparu dans la mer « à cause de lui ». Lorsqu’il aura compris toute l’histoire, il pourra enfin aimer et vivre heureux.

Dans Le Roi Nu, c’est une jeune princesse brimée par ses dames de cour que le lecteur découvre. Elle n’a jamais le droit de s’amuser, mais quand le frère du prince qu’elle doit épouser (mais qui s’est enfui avec une autre jeune femme) la fait rire et jouer avec ses amis, elle respire enfin, elle a même l’impression qu’on lui a enlevé un éclat du coeur !

La petite fille aux allumettes (Gerda) se voit acheter ses allumettes par un chat musicien qui lui dit que son voeu le plus cher se réalisera si elle réussit à laisser une allumette brûler jusqu’au bout. Quel est son souhait ? Voir sa mère guérie, mais pas au détriment de son ami Kaï ? Finalement avec sa volonté et l’amour que Gerda partage avec Kaï, l’avenir s’éclaircira et l’allumette sera enterrée sous un rosier dans leur jardin.

Le livre se finit sur l’histoire de la Reine des neiges : Une jeune femme, Gerda, se fait enlever par la Reine des neige, Kaï doit, pour la sauver, offrir une fleur éternelle à cette Reine qui vit seule dans son château, a gelé son vieillissement, scellé ses souvenirs et plongé toute la population dans un profond sommeil. Pourquoi ? Et qui est ce brigand qui contrôle les environs du château ? Là encore, le passé sera expliqué, les malentendus levés et le bonheur retrouvé !

On retrouve donc les contes traditionnels revisités afin que le lecteur suive les personnages d’histoire en histoire, puisse voir leur évolution. C’est original et extrêmement bien ficelé. Cela permet d’approcher les contes avec plus de romance, de sentiments. Les portraits sont touchants, tout en finesse, en délicatesse. Les regards, les mots sont émouvants. Les personnages en souffrance se sont enfermés dans des carapaces de froideur et d’indifférence, mais elles se fissurent lorsqu’on leur tend la main, les écoute, les regarde. Les épreuves sont bien là, comme dans les contes d’origine, mais elles sont surmontées grâce à la force de caractère des personnages, à l’amour qu’ils se portent, et à l’aide de petits chats magiciens !

La magie, le surnaturel sont bien présents, les décors sont enchanteurs, les traits de la mangaka sont fins et créent un univers extrêment poétique. Les personnages sont dessinés délicatement, comme des poupées de porcelaine, avec des tenues romantiques mêlant soieries et dentelles, cheveux aux boucles parfaites, et grands yeux étincelants.

Un concentré de poésie et d’émotion, à découvrir à tout âge !

Krimo, mon frère de Mabrouck Rachedi : entre Grigny et le Japon

Voici un livre original qui mêle la vie d’une famille dans le quartier de la Grande Borne à Grigny et un voyage au Japon. Des thèmes qui semblent aux antipodes l’un de l’autre, mais qui, au final, s’imbriquent très bien et donnent un roman pour ados puissant et passionnant, un roman qu’on ne lache qu’après l’avoir lu d’une traite.

Lisa a dix-neuf ans lorsqu’elle prend l’avion direction Tokyo. Elle est seule, enfin pas tout à fait, elle porte dans son sac l’urne contenant les cendres de son petit frère adoré Krimo. C’est lui qui lui a demandé, sur son lit d’hôpital, à être incinéré (alors que la famille est musulmane et que l’incinération est interdite), et qu’elle aille jeter ses cendres depuis le World Trade Center d’Osaka le 25 novembre à 9 heures. Pourquoi le Japon, pourquoi cette date ?

C’est en lisant le journal de son frère (qu’elle a emporté avec elle) qu’elle découvrira petit à petit ce qui s’est passé. Il y a Redouane, le grand frère, qui a basculé dans le trafic de drogue et se trouve en prison depuis un an. Krimo aurait-il aussi basculé dans la délinquance, lui qui était un élève brillant, comme son frère, comme sa soeur qui étudie le droit ? L’histoire est bien plus compliquée qu’elle n’en a l’air. Entre des parents qui se referment après avoir bien profité de l’argent de Redouane, entre tristesse, culpabilité, sentiment d’enfermement, de persécution, la jeune Lisa trouvera-t-elle la force de se construire, de s’affirmer, de changer, d’oser ?

Dans l’avion, elle rencontre Adel, un jeune passionné de mangas et de jeux vidéo, dont elle découvre petit à petit le parcours, les fêlures, même si elles sont très différentes des siennes.

Il l’accompagne dans son périple, enquête avec elle (il y a un homme mystérieux qui semble la suivre depuis Paris), la soutient, la fait rire. Elle découvre un pays différent fascinant, il la guide dans ses découvertes, lui fait visiter Osaka, les boutiques de jeux vidéo, les maid café, les okonomiyaki.

Peut-être que ce pays et cette rencontre lui permettront de découvrir qui elle est vraiment, ce qu’elle veut, comment faire la paix en elle et avec les autres ?

Le livre alterne entre découverte du Japon (le shinkansen et ses sièges qui se retournent automatiquement, le Mont Fuji par la fenêtre, la ville d’Osaka et ses quartiers touristiques, ses cafés, ses restaurants, le métro de Tokyo, la ville d’Ome, les Japonais, leur discipline, leur politesse, la propreté etc.) et retour sur les mois qui précèdent, avec la lecture d’extraits du journal de Krimo. C’est habilement construit et maintient le lecteur en haleine : que va-t-il arriver à Lisa au Japon, qu’est-il arrivé à Krimo à Grigny ?

Un livre à offrir aux adolescents pour aller au-delà des clichés sur la banlieue et découvrir un peu le Japon.

Picnic japonais de Monika BAUDISOVA et Jordi TRILLA : le Japon dessiné

Voici un adorable livre publié aux éditions Actes Sud Junior. Un livre au graphisme enfantin qui propose un concentré de culture japonaise dans des dessins mignons et instructifs.

Monika écrit en introduction : « Ceci n’est pas un journal de voyage, ni un guide. C’est mon voyage au Japon. Ce que j’y ai vu, entendu, découvert, vécu et mangé au cours des six mois de mon séjour ».

Et c’est en effet un catalogue d’objets, de nourriture, de yôkai, un étrange mélange dans lequel se croisent yakuza et mamie centenaire, salaryman et jeune « Harajuku style », vaisselle traditionnelle et nourriture de konbini, Hokusai et Yayoi Kusama, Haruki Murakami et les AKB 48.

C’est une introduction à la culture japonaise idéale pour les ados … et les moins jeunes, car c’est une explosion de vie sous toutes les facettes possibles : otaku, street food, traditions, légendes. Un joyeux bric-à-brac ! L’occasion de découvrir les fêtes qui ont lieu tout au long de l’année, les multiples façons de se saluer, la vie épuisante du salaryman, les hôtels, les cafés, l’intérieur d’une maison japonaise (kotatsu, salle de bain, toilettes, nourriture), les onsen, les temples et sanctuaires (et comment y prier).

Chaque mot est écrit en français et en japonais. Des petits textes explicatifs simples sont fournis lorsque c’est nécessaire et que les illustrations ne suffisent pas. Les dessins sont essentiellement en noir et blanc, mais des touches de couleur apparaissent parfois (pour présenter les différents sushis ou la mode très colorée d’Harajuku, pour rosir les sakura de Hanami ou rougir un daruma ou un tengu).

Pour ne pas se perdre (même si c’est drôle de feuilleter le livre un peu au hasard et de s’arrêter sur un dessin qui nous intrigue), il y a une organisation en plusieurs parties : vie quotidienne – société et culture pop – à la maison et dehors – tradition et folklore.

Une très belle découverte que je ne peux que vous inviter à aller découvrir chez votre libraire. Un bel objet à avoir à portée de main quand le manque de Japon se fait sentir, pour se replonger immédiatement dans toutes ces petites choses qu’on aime !