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L’art de manger peu de Dominique Loreau : changer pour mincir

J’aime beaucoup les livres de Dominique Loreau qui nous apprennent à aimer la pluie, aimer sa maison, apprendre à s’alléger matériellement, et pour le livre qui vient de paraître, intérieurement.

Ce livre n’est pas un livre de régime, mais un guide inspirant qui regorge d’informations scientifiques, mais également de citations, de témoignages et de conseils bienveillants.

Le Japon où elle vit depuis plusieurs dizaines d’années est une source d’inspiration, d’art de vivre et de manger dont elle nous livre les éléments au fil des pages : la magie du trio bento, bol et baguettes, les merveilleux mamezara, ces petits bols, ramequins et coupelles qu’on multiplie sur la table et dans lesquels on ne dépose qu’un aliment (poisson, crustacé, légume cuit, légume en saumure ou fermenté etc.). Les aliments japonais qui font du bien sont également cités : tofu, poisson, algues, champignons, konjac, produits fermentés. Les témoignages de ses amis japonais sont également instructifs et inspirants.

Les vertus du bol : «Pourquoi est-il si magique de manger dasn un bol ? Tout simplement parce que tout ce qui y est servi en devient délicieux. D’abord, un bol permet de concentrer les effluves : nous pouvons vraiemnt apprécier un mets grâce à ses parfums et ainsi réduire, pour tout autant de plaisir, le nombre de calories ingérées. Ensuite, le poids du bol dans nos maisn influe sur notre perception : plus il est lourd, plus ce qui y est servi nous paraît riche, délicieux – de même qu’une boîte de chocolats lourde promet beaucoup plus de plaisirs qu’une boîte légère -, et plus vite nous ressentons la satiété … Enfin, la forme ronde d’un bol dans nos paumes, sa chaleur et parfois sa texture procurent une sorte de sentiment rassurant. La quantité y paraît plus importante que dans une assiette creuse. Les meilleurs bols ? Ceux en laque, bien sûr ! C’est la plus agréable des matières : elle ne brûle ni les mains ni les lèvres et maintient longtemps ce qu’elle contient à une température constante. »

Parmi les astuces du livre, le carnet alimentaire est une bonne idée pour suivre l’évolution de ses habitudes alimentaires (un grand chapitre est d’ailleurs consacré aux habitudes : comment s’en créer de nouvelles et comment faire disparaître petit à petit les mauvaises). Dans ce carnet, beaucoup de choses à noter, coller, de cases à cocher : état des lieux (choses positives et négatives, sans jugement), tableau des résolutions (noter ses échecs et succès jour après jour), répertoire des recettes et idées de repas, de lectures et connaissances diététiques trouvées sur différents supports, tableau de bord de ce qu’on mange (quantité, heure, lieu, entourage, état psychologique, état physique). Des suggestions de listes sont fournies, à adapter mais qui sont très utiles.

Il est également question de la faim (apprendre à la distinguer de l’envie de manger, apprendre à attendre trente minutes pour être sûr, apprendre à combattre l’ennui qui fait qu’on a l’impression d’avoir faim), de grignotages, de fractionnement, de petites portions, et même des tentations, écarts, pensées sabotages, tous ces petits éléments qui peuvent faire baisser les bras.

Enfin, il est surtout question d’émotion, de goût, de beauté puis de réflexes, comportements, rituels minceur pour aller en douceur sur la voie du mieux être, du bien être !

Un livre pour apprendre à bien manger pour bien vivre dans son corps.

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Dan-Sha-Ri l’art du rangement d’Hideko Yamashita : prendre conscience, retrouver sa place dans son espace

Peut-être parce que j’ai dû mettre 18 ans de vie dans mon ancienne maison dans quelques cartons et des dons à des amis, j’ai lu beaucoup de livres différents sur le rangement, sa magie avec la méthode de Marie Kondo, le minimalisme avec Fumio Sasaki. Celui-ci est encore différent et est peut-être celui qui m’a le plus parlé en terme de prise de conscience de l’encombrement, de l’accumulation, de la difficulté à se débarrasser des objets. Parfois le livre s’envole un peu trop côté spiritualité, mais globalement il permet d’expliquer où ça bloque, pourquoi ça bloque et comment faire pour amorcer le changement. Et les exemples distillés au fil des pages sont très marquants et instructifs. Il y est plus question de psychologie, de vivre au présent, de remettre au centre le moi qui utilise l’objet et non pas l’objet qui s’installe chez nous et prend de plus en plus de place sans nous apporter utilité et plaisir. Donc ne vous attendez pas à un livre pratique sur le rangement, même si il y a quelques astuces en fin de livre, mais plutôt à une réflexion sur notre rapport à nos objets, lié à notre façon de penser et d’être.

Dan-Sha-Ri signifie refuser, jeter, se détacher. Et l’image d’une maison constipée qu’utilise Hideko est très parlante : on accumule, on n’enlève rien, on rajoute rajoute jusqu’à ce qu’on ne puisse plus circuler, vivre harmonieusement dans la maison. Et si un laxatif (vider) peut s’avérer efficace temporairement, le but est de ne pas avoir à en prendre régulièrement, mais bien de changer notre alimentation … en résumé, réduire le nombre d’objets.

Je tiens d’ailleurs à souligner qu’en plus d’images très parlantes, Hideko illustre son propos de nombreux schémas très bien faits qui synthétisent ses mots de façon claire et très visuelle.

Pour procéder à cette réduction du nombre d’ojets, il faut se replacer au centre de la maison, moi qui utilise l’objet (et non pas l’utilisabilité de l’objet en général, un objet que d’autres utilisent avec bonheur pouvant ne pas nous être utile du tout). Cela permet de se redécouvrir, de s’affirmer, de trouver ce qui nous convient, nous est utile ou inutile, plaisant ou gênant. Et petit à petit, le QI des vieilleries augmentera lorsque nous trierons jour après jour.

L’objet est le reflet de l’image qu’on a de soi-même. Il faut donc ne garder que nos favoris, les meilleurs pour nous, et même si possible utiliser des objets supérieurs à l’image que l’on a de soi (vu que la tendance est souvent à se déprécier). Et cela tout en régulant la quantité totale d’objets dans la maison.

Concernant la méthode (qui n’est qu’une toute petite partie du livre, pour des choses plus concrètes sur la façon de ranger, voyez Marie Kondo !), un conseil que j’ai apprécié, c’est de ranger en fonction du temps qui est disponible (contrairement à Marie Kondo qui demande de trier toute la maison par catégories d’objets, et de s’y mettre sur une durée pas toujours évidente à libérer). Par exemple, il est possible de trier un tiroir si vous avez 15 minutes devant vous. D’ailleurs le passage sur le tiroir vous parlera probablement (en ce qui me concerne, c’est le premier endroit que j’ai trié quand j’ai commencé mes cartons de déménagement, des années qu’il était rempli de toutes sortes de petites choses) :
« Afin de savourer immédiatement les changements qui interviendront dans votre conscience, privilégiez les lieux qui agiront sur votre psychologie profonde. Cela peut être un endroit facile à trier, mais que vous avez laissé à l’abandon durant de longues années, sans vraiment savoir pourquoi. Personne n’y prête attention, mais vous, vous vous en souciez. Comme ce tiroir que vous continuez d’utiliser alors que quelque chose « coince » lorsque vous l’ouvrez. Tant pis ! vous dites-vous. Tant qu’il continue de s’ouvrir, ce n’est pas important, pensez-vous. Et vous l’abandonnez. Ces petits détails émergent de temps à autre dans votre esprit. Ils vous préoccupent. Reporter constamment le moment où vous vous en occuperez favorise la fuite d’énergie ».

Toujours penser en fonction de Vous qui êtes le sujet, comme l’explique l’exemple du réfrigérateur :
 » Les personnes peu douées en rangement ont généralement des difficultés à créer des catégories. Débuter par des endroits qui ne nécessitent pas de classification permet de ne pas ajouter de stress supplémentaire. Par exemple, le réfrigérateur ou encore le meuble à chaussures (même s’il arrive que chez certains, ils contiennent des éléments étrangers à leur fonction d’origine …). Ces lieux sont idéals pour s’entraîner au tri, à la sélection et à la catégorisation en fonction de vous qui êtes le sujet. Est-ce que je le mange ou non ? Est-ce que c’est bon pour moi ou non ? Vous devrez simplement mettre de côté les aliments que vous avez envie de manger et qui sont bons pour vous. Les indésirables vous sauteront immédiatement aux yeux ».

Quelques astuces sont livrées pour le rangement : ne pas trop remplir (70% de taux de remplissage pour les meubles de rangements cachés, 50% pour les rangements visibles type buffet, desserte, et même 10% pour les rangements destinés à être exhibés, pour montrer la beauté des objets). Le but étant de faciliter la circulation des objets (ne pas avoir à enlever des choses pour accéder aux objets du fond). Faciliter les mouvements avec si possible un geste unique pour prendre l’objet (enlever les couvercles des rangements, utiliser une pince plutôt qu’un élastique). Ordonner par variété (verres ronds, verres carrés, verres en plastique par exemple). Mettre les objets debout (et dans un contenant quand c’est possible, cela permet en même temps d’en limiter la quantité). S’ils ne tiennent pas debout, les rouler pour les mettre debout.

Un livre qui permet de poser un bon diagnostic de votre maison, mais surtout de votre ressenti, de vos barrières mentales … un livre pas du tout moralisateur mais qui met le doigt et des mots sur ce que vous deviniez un peu si vous vous posez la question de l’encombrement, du tri, du rangement et que vous avez déjà feuilleté des livres sur le sujet … Un premier pas pour une nouvelle façon de penser et d’être !

La vie japonaise illustrée de Laure Kié et Haruna Kishi : bon tour d’horizon pour découvrir le Japon

Laure Kié nous enchante depuis des années avec ses superbes livres de cuisine japonaise. D’ailleurs, je vous invite à découvrir ses livres de cuisine si vous cherchez des recettes simples et bien expliquées. Quel que soit votre niveau et quels que soient vos goûts, vous trouverez forcément votre bonheur : petits plats pour l’apéro, plats de riz, de nouilles, recettes sucrées … Elle a traité tous les pans de la cuisine japonaise facile à faire et riche en goût !

Cette fois-ci, elle invite ses lecteurs à découvrir le Japon au-delà de la seule cuisine (même si bien sûr elle consacre une partie du livre à la cuisine japonaise, on ne se refait pas !). Une très bonne entrée en matière pour ceux qui voudraient découvrir le pays. Différentes parties permettent en effet de se faire une idée : vie quotidienne, culture et arts, cuisine, fêtes et festivals, et choses à découvrir quand on a la chance de s’y rendre. C’est un très bon livre à offrir à quelqu’un qui voudrait comprendre votre passion pour le Japon, apprendre plein de petites choses sans se prendre la tête, comprendre simplement tout ce qu’on peut y voir … et surtout plonger dans un univers coloré et particulièrement bien dessiné par Haruna qui a déjà travaillé avec Laure dans un précédent beau et gros livre sur la cuisine japonaise.

Une carte dessinée permet de tout de suite découvrir les îles et les villes qui forment l’archipel. Puis le lecteur plonge tout de suite dans le quotidien : l’écriture, les mots de base pour se présenter, trouver son chemin, manger au restaurant. Il découvre les pièces et billets, les chiffres pour compter, les règles de politesse (y compris ce qui faut faire ou ne pas faire à table !). Prendre les différents moyens de transport, faire les courses, aller aux bains (ou aux toilettes !), emballer et offrir des cadeaux. Pour chaque thème abordé, les explications sont simples et passionnantes, et les dessins illustrent très bien les propos.

Ainsi, dans la partie culture et arts, vous apprendrez à mettre votre yukata, à faire les bons gestes lors d’une cérémonie du thé, à créer un arrangement en ikebana mais aussi à connaître les règles du sumo ou les différents types de théâtre japonais. Il y a même des petites explications pour apprendre à faire un repose-baguettes en origami ou à emballer des objets dans des carrés de tissu (furoshiki).

La partie sur la cuisine explique de quoi est composé un repas, les différents restaurants, le contenu d’un placard de base à la japonaise, les différents plats (de riz, de nouilles et autres), la street food, les izakaya, et même les très belles pâtisseries wagashi délicatement dessinées par Haruna, dont on peut apprécier la diversité au fil des saisons.

La partie fêtes et festivals s’ouvre sur un beau calendrier qui donne les fêtes et jours fériés mois après mois. Les fêtes sont ensuite détaillées et dessinées sur des pages très vivantes, voire des doubles pages pour le Nouvel An (pour avoir en détail les plateaux de la boîte repas jubako) ou pour Hanami (avec une carte du Japon mentionnant les dates de floraison par région). Une carte du Japon présente les principaux festivals. Puis on découvre comment se passent les matsuri, Bon Odori, et on termine sur Koyo, les feuilles d’automne à admirer dans des lieux là encore mentionnés sur une carte. Vous pourrez même découvrir quelles plantes admirer au fil des mois dans un calendrier des célébrations de la nature (car en plus des cerisiers et érables, il y a les camélias, pruniers, pêchers, glycines et bien d’autres).

La dernière partie du livre est une sélection de choses à voir et à faire : expériences à vivre, logements exceptionnels, zoom sur les Onsen, informations sur comment prier au temple, beauté des jardins japonais. Et pour Tokyo et Kyoto, des adresses conseillées par Laure !

Un livre très beau, très complet, pour une immersion dans le Japon du quotidien au fil des saisons et des célébrations !

Les saisons de Fu-Chan de Marini Monteany : tellement mignon !

Je crois que je suis restée une grande enfant. Surtout en ce qui concerne la littérature jeunesse et les beaux albums … Et celui-ci est un très gros coup de coeur. Je l’avais repéré chez Le Renard Doré (une librairie parisienne avec du kawaii, du manga, des figurines mais aussi de la bonne littérature japonaise que je vous conseille vivement !). J’ai donc craqué pour ce livre qui fait découvrir les fêtes japonaises au fil des mois … aux petits comme aux grands !

Chaque page est donc consacrée à un mois de l’année et à la fête japonaise qui la représente le mieux : Hina matsuri en mars, Hanami en avril, Tsukimi en septembre etc. La petite Fu-Chan explique aux animaux qui viennent lui rendre visite quelle fête est célébrée le mois où ils arrivent chez elle, en quoi elle consiste, avec des mots simples et faciles à comprendre par les plus petits. Le lecteur voit ainsi débarquer des souris en janvier, une vache en février, un tigre en mars (mais un tigre tout doux qui adore les poupées !) et tout un bestiaire qui finit par remplir la page quand arrive le dernier mois de l’année : ils sont alors tous réunis autour du kotatsu pour manger les toshikoshi soba !

Les illustrations sont vraiment craquantes, j’ai tout de suite adoré ce dessin un peu rétro et très coloré, les grands yeux de Fu-Chan qui vont à droite ou à gauche, les multiples détails d’un quotidien qui semble hors du temps, avec ses jeux traditionnels, ses coutumes ancestrales, cet intérieur typiquement japonais. Et ces explosions de couleurs : rose des cerisiers étalé sur une double page, étoiles et voeux multicolores pour Tanabata, feux d’artifice somptueux et ginkgo au jaune resplendissant ! Qu’est-ce que ça fait du bien !

Et cerise sur le gâteau, le livre est en version bilingue français-japonais, de quoi vous motiver pour apprendre cette belle langue !

Un très beau livre que je vous conseille donc vivement. Avec ou sans enfant, il vous ravira et chassera les coups de blues !

Yukio, l’enfant des vagues : le livre de l’été

Si vous ne devez emporter qu’un livre pendant vos vacances d’été en famille, c’est celui-ci que je vous conseille ! Il est juste sublime tant au niveau du texte que des illustrations. Gros gros coup de coeur … qui se passe sur une île de l’archipel Yaeyama (vous connaissez peut-être ma passion pour Okinawa et ce livre m’y a fait voyager à nouveau pour mon plus grand bonheur !).

L’histoire démarre simplement : un écrivain en manque d’inspiration décide de partir sur une petite île aux plages de sable blanc au milieu d’une mer turquoise (le bleu qui s’étale tout au long du livre reste longtemps imprimé sur la rétine du lecteur, il est profond, sublime !). Il loge dans une petite chambre chez un vieux monsieur. Alors qu’il se rend sur la plage, il voit une femme fixer l’océan comme si elle attendait que quelque chose ou quelqu’un en sorte. Un soir, il interroge son logeur sur le sujet et celui-ci lui raconte l’histoire de Yukio, l’enfant de cette femme. Si vous avez lu ou vu Les enfants de la mer, ce récit vous y fera penser .

Yukio est né minuscule et il est resté un enfant très fragile. « C’était comme s’il n’était pas vraiment de ce monde, confierait plus tard sa mère à M. Nakamura, comme s’il s’était trouvé par erreur parmi les hommes. »

Sa mère décide donc de s’installer avec lui sur une île au soleil pour qu’il reprenne des forces. Petit à petit, le garçon se met à nager de plus en plus loin avec les tortues. « Des tortues marines fréquentent les plages de l’île. On les dit âgées de plusieurs milliers d’années, et l’on raconte que l’île elle-même serait en réalité la carapce d’une tortue plus vieille encore, et immence, sur laquelle les arbres auraient poussé et se serait creusé le lit des ruisseaux. »

Puis d’étranges écailles apparaissent sur son corps et il ne se sent bien que dans l’eau. La séparation semble alors inévitable …

Le texte est très beau, très poétique, et en même temps accessible dès le plus jeune âge. Les mots précis, le vocabulaire riche renforcent le côté merveilleux, magique du monde marin et des aventures du petit Yukio. Les yeux des enfants pétilleront d’envie à la lecture de ce très très bel album, et les illustrations ciselées aux multiples détails les enchanteront : rochers, anémones, coquillages, petits poissons, crevettes, grandes tortues nageant tranquillement dans l’eau cristalline, des poissons volant dans la nuit étoilée … tout un univers pour rêver cet été !

Mukashi Mukashi : les contes japonais pour enfants par Issekinicho

Aujourd’hui c’est aux enfants et aux grands enfants que je m’adresse. Si vous adorez les contes (j’étais une grande lectrice de contes quand j’étais petite) et le Japon, les quatre volumes des contes Mukashi Mukashi (Il était une fois) des éditions Issekinicho vous plairont à coup sûr. Ils sont colorés, variés (trois contes par volume avec à chaque fois un grand classique, un conte animalier et un conte humoristique). De quoi passer de bonnes heures de lecture et s’émerveiller devant les fabuleux décors, avoir peur, mais juste un petit en découvrant les onis (monstres colorés), et rire parce que ça fait du bien et qu’on en a besoin en ce moment !

Ces recueils sont d’une très grande qualité : couverture rigide, grand format, couleurs très très belles, et même « du brillant » sur les couvertures (doré pour le recueil 3 et bleu métallisé pour le recueil 4).

J’ai déjà écrit sur les deux premiers volumes dans Journal du Japon. Je vous présenterai donc cette fois les deux suivants.

Le recueil 3 est écrit et illustré par Alexandre Bonnefoy et présente dans un premier temps le grand classique Momotarô. Un vieux couple de paysans trouve une énorme pêche dans la rivière (elle a l’air bien justeuse sur le dessin !) et, alors qu’ils la découpent pour la manger, ils y trouvent un adorable bébé. Ils le nomment Momotarô et l’élèvent chez eux. Mais il est paresseux et ne fait pas grand chose de ses journées en grandissant. Cependant, lorsqu’il apprend que des ogres viennent d’une île maléfique pour piller et brûler les villages de la région, il décide d’aller les battres. Ses parents lui donnent des kibidangos (galettes de millet) pour le voyage. Sur son chemin, il croise un chien (trop mignon ce petit chien tout rond !), un singe et un faisan. Ceux-ci l’accompagnent en échange d’une galette. Grâce à eux, Momotarô réussira à battre les onis (ces grands ogres un peu rondouillets, effrayants, mais pas trop, bleu, rouge et vert, sur une île grise avec des flammes qui surgissent de partout … de quoi se faire un peu peur !). Et tout est bien qui finit bien : les onis promettent de ne plus semer la terreur et rendent les trésors au petit garçon qui rentre glorieux au village et qui est depuis beaucoup plus gentil et serviable.

Le deuxième conte présente Kuma et Kitsuné, donc un ours et un renard en japonais. Tous deux sont obligés de cultiver un champ faute de nourriture disponible. Le rusé Kitsuné dit à Kuma qu’il a le droit de manger la partie de la plante qui sortira de terre, et que lui mangera les racines … évidemment, il a semé des graines de radis (de gros daikon), et l’ours se retrouve à manger des feuilles peu nourrissantes tandis que le renard se régale de gros radis juteux. L’année suivante, Kuma veut inverser, Kitsuné est d’accord … car il a planté des fraisiers ! Le pauvre Kuma s’est encore fait avoir. Et cela continue lorsque le renard lui demande de décrocher une ruche, lui disant qu eles abeilles sont parties … mais elles sont bien là et attaquent l’ours tandis que son compère se régale du miel. Il faut donner une bonne leçon à ce renard. Kuma lui dit qu’il y a des chevaux sauvages et qu’il pourra en capturer un s’il accroche sa queue à celle du cheval. Kitsuné suit son conseil et se retrouve très vite traîné par le cheval. Il atterrit finalement dans une flaque de boue ! Comprenant que chacun ne s’est pas comporté correctement envers l’autre, les excuses sont faites et ils cultivent ensemble le potager dont ils partagent les ressources équitablement.

Dans Le démon et la jeune fille, on retrouve le thème du Vaillant petit tailleur : une petite fille réussit à tuer cinq moustiques d’un coup, « cinq bêtes sanguinaires ». Des soldats, qui passent par là et cherchent, sur ordre du roi, quelqu’un capable de tuer l’oni qui terrorise le village d’une province voisine, l’entendent et lui disent de venir tuer une autre créature sanguinaire. Lorsqu’elle découvre que c’est un oni qu’elle doit tuer, elle fait moins la fière. Mais ingénieuse, elle trouvera un moyen de capturer l’oni (je vous laisse la surprise) et de lui faire promettre de ne plus embêter les habitants. Pour toute récompense, elle voudra juste des moustiquaires à ses fenêtres !

Le lecteur appréciera l’explosion de couleurs, la rondeur des personnages, les paysages rocheux, montagneux, les forêts de bambous, les torii, lanternes, châteaux, tatami et jizo pour un décor japonais qui émerveillera les enfants.

Dans le recueil 4, c’est Delphine Vaufrey qui tient la plume et le crayon. Les traits sont plus fins, plus aériens, mais l’ambiance est tout aussi magique et colorée.

Le recueil s’ouvre sur le grand classique Urashima Tarô. Dans un village de pêcheur, le jeune Urashima sauve une tortue qui était maltraitée par les enfants. Le lendemain, il est remercié par la mère de la tortue et emmené par elle voir la princesse des océans. Dans un palais merveilleux, il mange un délicieux repas et découvre des paysages fabuleux au fil des saisons. Il perd la notion du temps auprès de la princesse. Et lorsqu’il se décide à retourner dans son village, elle lui offre une boîte qu’il ne doit pas ouvrir, elle contient tous ses souvenirs. Mais le village a chancé, Ulrashima se rend compte qu’il est parti il y a plus de cent ans. Lorsqu’il ouvre la boîte, ses souvenirs s’échappent et il devient un vieillard. Le lecteur sera ébloui, comme le héros, par la beauté des paysages sur la grande double page qui leur est consacrée : arbres enneigés, coraux, cerisiers en fleurs, ginkgo de l’automne, poissons mêlés … Une splendeur !

J’ai beaucoup aimé Le royaume des souris. Un vieil homme part au travail dans la forêt, sa femme lui a préparé des onigiri (boulettes de riz entourés d’une feuille d’algue). Lorsqu’il fait tombé un onigiri dans un trou, une voix lui en demande un deuxième, le vieillard s’exécute. Puis il va dans le trou et donne son troisième onigiri à une souris qui l’emmène alors dans son royaume. Il y mange, s’amuse, danse. La seule chose à ne pas faire est d’imiter un chat, ce qui effraierait toutes les souris. Le Roi souris lui propose ensuite d’emporter le trésor de son choix. Le vieil homme se contente d’une petite bourse de pièces d’or. Lorsqu’il raconte ses aventures à sa femme, un voisin malveillant écoute et va balancer des onigiri dans le trou. Impatient, il imite un chat, l’or disparaît et le méchant homme est obligé de ramper dans le noir pour s’échapper. Le trou sera ensuite feré à jamais. Et le lecteur se sera beaucoup amusé à voir toutes les adorables souris faire la fête !

La dernière histoire, Le tengu invisible, met une fois de plus en scène un petit garçon. Celui-ci est un chenapan paresseux et farceur. Et lorsqu’il voit dans la forêt un Tengu (démon rouge au long nez, qui n’a pas l’air très méchant), qui possède une cape d’invisibilité, il n’a qu’une idée en tête : la lui voler. Il réussira à l’embobiner avec une fausse longue-vue en bambou (qui permet paraît-il de voir Osaka, le Mont Fuji et même la princesse dans les jardins du palais impérial de Kyoto !). Le tengu prendra la longue-vue pour regarder, pendant que le garçon lui volera sa cape. Malheureusement, sa mère voyant une cape toute crasseuse la brûlera. Mais le garçonnet réussira à se rendre invisible en se recouvrant le corps de cendre. Il jouera des tours aux habitants du village … jusqu’à ce que la pluie tombe … Vous imaginez la suite !

N’hésitez pas, précipitez-vous en librairie ou sur le site des éditions Issekinicho pour acheter ces superbes recueils de contes à partager en famille pour rire, se faire peur et surtout en prendre plein les yeux !

Ces habitudes qui font grandir votre talent de Fumio Sasaki : instructif et motivant

Les livres de développement personnel se multiplient depuis quelques années dans les rayons des librairies. Leur qualité est plus ou moins bonne, et on peut parfois avoir l’impression de lire des injonctions à être heureux, à faire tel ou tel sport, médiation, régime, et autres activités plus ou moins farfelues pour « réussir sa vie » ou « être heureux ». Et je vous avoue que ces livres magiques ne sont pas pour moi. Je n’aime pas les personnes condescendantes ou culpabilisantes. Mais je trouve souvent des choses à prendre dans les livres écrits par des Japonais ou des personnes ayant vécu de nombreuses années au Japon … Peut-être par compatibilité d’esprit, de mentalité ? Toujours est-il que j’ai lu avec intérêt le livre de Fumio Sasaki. Je suis très sensible aux habitudes, j’ai un esprit plutôt scientifique et carré, et ce livre m’a apporté de nombreux éléments intéressants.

Vous connaissez peut-être cet auteur car il a écrit un best-seller sur le minimalisme L’essentiel et rien d’autre. Je ne l’ai pas lu, mais après avoi lu celui-ci, je vous avoue que lire comment il est arrivé au minimalisme et l’a géré m’intéresse.

Bref, le livre sur les habitudes est bien construit, illustré d’exemples de personnalités, d’études scientifiques et de la propre expérience de l’auteur. En ce qui le concerne, les habitudes qu’il a prises sont : se lever tôt (5h du matin, ouille !), faire du sport tous les jours et arrêter l’alcool. Sans aller jusqu’à faire tout cela, on a tous des habitudes que l’on aimerait perdre, et d’autres qu’on aimerait prendre. Je pense que ce livre peut aider pour cela.

Ce livre est donc dédié à toutes celles et ceux qui pensent ne pas avoir de volonté. Il explique que le talent se fabrique avec des efforts continus et grâce aux habitudes, que les efforts pourront être maintenus si on en fait des habitudes, et qu’il existe des éléments simples pour apprendre à avoir des habitudes (il parle de méthode, mais ce sont des éléments pratiques et logiques, pas un truc clé en main compliqué ou pénible, je vous rassure).

Mais avant de lister 50 étapes pour se créer de bonnes habitudes, l’auteur nous explique d’abord comment marche la volonté et comment fonctionne une habitude.

Dans la partie sur la volonté, il évoque des expériences qui ont été menées sur des enfants et des marshmallows par exemple (savoir résister à la tentation de manger tout de suite un marshmallox et en avoir un deuxième en récompense un peu plus tard), et d’autres éléments scientifiques sur le sujet de la volonté et de la récompense (immédiate et différée). Il évoque aussi régulièrement son propre parcours, les moments de faiblesse, de doute, le cheminement qu’il a effectué. La volonté ne diminue pas simplement parce qu’on l’utilise, elle est influencée par nos émotions, elle peut se perdre lorsqu’on est anxieux ou qu’on se déprécie. Notre cerveau a en effet un système froid, rationnel, et un système chaud, lié aux émotions, et ces deux systèmes se complètent et interagissent en permanence. Avoir de la volonté est plus simplement ne pas avoir conscience d’être tenté. Et une habitude est finalement une action que l’on accomplit sans presque y penser. Pour prendre cette habitude, il faut donc réduire le nombre d’entrées en scène de la conscience. Voir comment tout cela fonctionne est passionnant et aide à comprendre pourquoi on se jette parfois sur une tablette de chocolat ou pourquoi les bonnes résolutions du nouvel an ne marchent pas !

La partie suivante est consacrée aux habitudes. Elles représentent environ 45% de nos actions quotidiennes. Une habitude est un comportement de routine déclenché par un signal, que l’on effectue en vue d’une récompense. Une habitude nécessite de la volonté dans un premier temps, et l’effort à fournir est important. « Mais une fois l’habitude prise, la récompense plus importante que l’on obtient nous pousse à continuer. » Un cercle vertueux se met alors en place.

La troisième partie entre vraiment dans le concret (mais comprendre les mécanismes était important pour pouvoir agir en connaissant le fonctionnement de notre cerveau, des mécanismes de la volonté, de l’habitude, des émotions et des obstacles qui pourraient survenir). Cette partie présente 50 étapes pour se créer de bonnes habitudes. L’auteur explique souvent les étapes par sa propre expérience ou celle de personnalités (joueur de baseball, athlète, et même l’écrivain Haruki Murakami). Il nous accompagne et explique comme il le ferait à un ami qu’il vouderait aider concrètement mais en douceur.

Les étapes sont très concrètes. J’en liste quelques unes pour que vous puissiez vous faire une idée : Sortir du cercle vicieux, Décider d’arrêter, Savoir saisir l’occasion, Arrêter totalement (pour les premières étapes), puis d’autres qui vous parleront probablement : Je commence aujourd’hui, Le faire au quotidien, Ne pas improviser une exception (mais il est possible d’en planifier si besoin), Se créer un emploi du temps ou encore S’arrêter en chemin, mais suivi par Ne jamais s’arrêter complètement, Enregistrer ses habitudes (lister les petites choses accomplies plutôt que regarder tout le chemin qui reste à parcourir), et même La nécessité des échecs ! C’est une liste à la fois motivante et déculpabilisante, qui donne des outils car on sait souvent pourquoi on a échoué à prendre une habitude : arrêt en cours de route, objectifs trop ambitieux, lassitude. Tout cela est abordé dans les 50 points évoqués, c’est donc un accompagnement précieux quand on se lance et à chaque difficulté rencontrée.

La dernière partie explique qu’il n’existe pas à proprement parler de « talent », mais une certaine sensibilité à tel art, telle science, accompagnée d’une passion inépuisable, et surtout d’un sens de l’effort (il illustre son propos avec les portraits de nombreux artistes, scientifiques, créateurs et leurs « habitudes »).

Travailler au quotidien pour progresser donne un fort sentiment de satisfaction. Et il est ensuite plus facile d’être capable de s’aimer, la plus grande des récompense !

Un livre qui se lit bien, dans lequel on peut piocher de nombreuses idées pour progresser et réussir à se créer de nouvelles habitudes. Et vous, quelles habitudes voulez-vous vous créer ?

Kyoto Song de Colette Fellous : impressions de Kyoto

J’ai longuement hésité à écrire sur ce livre car il m’a laissé une impression étrange. J’étais à la fois enchantée, émerveillée par la plume de l’auteure, mais également perdue, agacée, lassée par des passages trop confus, n’ayant ni queue ni tête, des chapitres avec une sensation d’inachevé. Difficile de décrire ce mélange qui a rendu la lecture parfois passionnante, parfois ennuyeuse. Mais je préfère écrire quelques mots afin que vous sachiez si l’expérience vous tente ou non. Peut-être qu’en ayant lu avant d’autres romans de Colette Fellous, j’aurais eu quelques clés pour mieux comprendre, mieux apprécier certains passages …

La narratrice ressent en début de livre le besoin de partir, une « ombre » étant arrivée sur sa vie : « Elle avait modifié mon regard, je le sentais, il fallait que je parte, mais vers où me diriger impossible de le dire encore, je voulais de la lumière, ou plutôt une nouvelle manière d’éclairer ensemble ma vie d’aujourd’hui et ma vie passée, de fortifier ma mémoire, de la convoquer et de la déplier au présent absolu. Alors, un après-midi de septembre, avec Lisa, dans un café du boulevard Voltaire, nous avons trouvé presque par hasard la musique de Kyoto song et la joie est réapparue. Une musique que j’imaginais déjà se déployer depuis ma chambre jusqu’au Japon. Je me souviens exactement de cet instant, il devait être dans les quatre heures. »

Elle part donc pour Kyoto avec Elyssa, qu’elle appelle Lisa, petite fille de dix ans qui « veut être encore une enfant pour voir le Japon ». Elles logent près du Pavillon d’Argent dont elles aiment aller admirer les jardins, près de la montagne de l’Est. Elles se promènent dans les rues, le long du Canal du lac Biwa, sous les cerisiers fleuris où un couple se fait photographier. Elles visitent temples et jardins, discutent dans des cafés, font des rencontres, vont au théâtre.

Ce voyage est l’occasion d’un retour sur soi, en soi, dans un passé parfois douloureux, parfois lumineux, parsemé de départs, de séparations, de deuils, mais aussi de naissances et de renaissances.

Il est aussi un lieu de partage, d’échange, de jeu avec les mots, avec les images. Narratrice et petite fille sont complices dans l’émerveillement, la douceur des moments suspendus, des instants saisis comme dans des haïkus. D’ailleurs chaque chapitre est contenu dans un mot : Bashô, le jardin, le vent, la chanson, la danse ou la mélancolie, le fantôme, l’estampe, le tremblement de terre … Avec à l’intérieur, un être absent, un souvenir douloureux, un objet marquant, un cinéaste japonais (les pages sur Ozu sont de toute beauté !).

L’auteure nous emmène en voyage à Kyoto avec des pages superbes sur tout ce qu’elle voit et ressent d’autant mieux qu’elle ne comprend pas les mots. Ainsi, lorsqu’elles vont au théâtre :

« Avec Lisa, on a dégusté nos nouilles soba, c’était brûlant et rassurant, le thé était servi dans une jolie théière, tout nous plaisait dans cette ambiance surannée, tout était propre mais une poussière invisible imprégnait le théâtre tout entier. Le garçon avait l’air ravi d’avoir servi ici toute sa vie, il reconnaissait la plupart des clients, bavardait avec eux, les écoutait et hochait la tête d’un air entendu. Lisa ne ratait aucun de ses gestes, elle le voyait réchauffer les plats, préparer les toasts, elle disait qu’elle aimait être dans un monde dont elle ne comprenait pas les mots, c’est ça qui est chouette, on observe beaucou mieux du coup et on comprend d’autres choses, c’est pour ça que je voulais venir ici, vite, dépêche-toi, ça sonne, il faut retrouver nos places. »

Guidées par le vent :

« J’invente que ce vent m’est apparu pour nous indiquer la direction et nous guider, Lisa et moi, nous introduire partout, dans toutes les saisons à la fois, dans les temples, les pavillons de thé, les parcs, les échoppes de Gion, les cafés d’Arashiyama, les sanctuaires, les sources chaudes de Kurama, les jardins du Honen-in avec la tombe de Tanizaki, et tous les autres jardins et temples qui peuplent l’enceinte du Daizen-ji, ce vent saura nous accompagner bien au-delà du Japon, dans nos vies d’antan et dans celles de demain. Entrer dans les yeux, les gestes et les voix des passants, nous arrêter sur les reflets des grands érables dans l’étang des jardins humides et sur l’élégance des jardins secs : des rochers pour faire les montagnes, un pin sur le côté, une tortue de mer stylisée, un monstre marin, du gravier pour dire la mer, et la trace régulière du râteau, inlassable ondulation, pour faire des vagues. »

On accompagne ces deux personnes, on se demande parfois si Lisa est réelle, si elle n’est pas le fruit de l’imagination de la narratrice, son double, son esprit fantasque, son guide malicieux … Et on s’attache à ce duo au côté duquel on chemine.

Quant à la construction du roman, si elle nous perturbe, c’est probablement pour mieux nous emmener dans un dédale où les temps et les lieux se croisent et se mêlent, se vivent et se revivient. C’est peut-être l’auteure qui en parle le mieux :

« Ce que je n’ai pas dit à Lisa, c’est que moi aussi j’avais envie de cacher dans un roman tout ce que j’aimais, même les scènes les plus fugitives, même celles qui n’avaient aucun lien entre elles, je disais que si elles m’étaient apparues c’est qu’elles devaient avoir leur vérité, leur logique et leur géométrie secrète, il devait d’ailleurs y avoir partout des symétries cachées, elles n’étaient pas venues vers moi par hasard, je devais les écouter comme je devais écouter les plus menus détails que nous découvrions dans ce voyage, Lisa et moi. »

Kuma, une nouvelle amitié : le livre idéal pour la rentrée !

Si votre enfant se sent un peu seul, qu’il a l’impression qu’il n’arrivera pas à se faire des amis dans son école, ce livre adorable est fait pour lui ! Tout en tendresse et en délicatesse, il aborde le problème délicat de l’exclusion, de la difficulté d’arriver dans une nouvelle classe, de réussir à se faire des copains. Il donne également des pistes pour se changer les idées et retrouver le sourire.

Léo est donc un petit garçon qui se sent seul car il n’a pas d’amis. Il regarde les autres enfants jouer ensemble au foot.

Quand il se sent seul, il aime aller dans la forêt et se poser sur un rocher (la colline).

C’est alors qu’apparaît une adorable boule toute blanche. Elle a deux yeux et une bouche, un visage tout rond adorable et souriant ! Cette boule de poils s’approche et le salue. Léo engage la conversation, mais il est bien triste … Kuma (c’est le nom de cet animal) essuie la larme qui coule le long de la joue de Léo, et Léo souris car ça chatouille ! Enfin un sourire !

Kuma montre alors son remède anti-tristesse : crier « Bonjour la tristesse ! » très fort. Les deux compères crient alors très fort et leurs voix résonnent, c’est la tristesse qui est contente et qui répond !

Le lendemain, il s’approche à nouveau de ses camarades pour se présenter, mais ils ne lui répondent pas et s’éloignent. Léo retourne alors dans la forêt et Kuma lui montre le jeu des animaux : il imite un singe en poussant des cris et en se balançant dans tous les sens. C’est au tour du petit garçon : il se met à danser bizarrement et à faire des « Plou Plou ». C’est un poulpe ! Ils s’amusent bien ensemble. Mais Léo pense à l’école, Kuma lui dit qu’il n’a qu’à penser à lui pour qu’il soit à ses côtés là-bas.

Mais les soucis continuent à l’école : il n’arrive pas à attraper un ballon, les autres se moquent de lui, il détourne les yeux de colère lorsqu’une petite fille l’approche. Il confie à Kuma que les autres sont méchants. Celui-ci lui répond que les vrais amis viendront naturellement à lui. Léo veut y croire.

La pluie tombe alors qu’il est encore dans la forêt. Il s’abrite sous un arbre et invite Chloé, la petite fille qu’il a ignorée à l’école, à s’abriter à côté de lui. Il s’excuse. Ils regardent tomber la pluie, sautent dans les flaques comme la grenouille qu’ils poursuivent, et arrivent devant un très grand arbre qu’ils entourent de leurs bras et saluent. L’oreille contre l’arbre, ils entendent tous les sons de la forêt. C’est magique ! Alors que la pluie a cessé et qu’ils rentrent chez eux, Léo aperçoit Kuma tout en haut de l’arbre. Il le remercie du fond de son cœur.

Un très très beau livre, des illustrations d’une très grande douceur, des textes écrits en gros caractères pour les lecteurs débutants … et surtout des petites astuces pour chasser la tristesse, apprendre à sourire malgré les soucis, garder confiance en soi pour trouver sa place dans sa classe, dans son école, au milieu des autres enfants.

Le livre idéal pour la rentrée, pour apprendre à lire ses premières histoires car il n’y a pas trop de lignes à déchiffrer par page et de très grandes illustrations pour aider à la compréhension de ce qu’on vient de lire … et cette merveille est à un tout petit prix (6 euros).

Cyril Castaing, l’auteur, pratique le shiatsu et la méditation, et cela se ressent dans les petits exercices de Kuma et Léo pour chasser les idées noires : Crier très fort  » Bonjour la tristesse ! », sauter et imiter les cris d’un animal pour se défouler et retrouver le sourire, faire un câlin à un arbre et écouter les bruits de la forêt pour s’apaiser et s’émerveiller.

Quant à Haruna Kishi, on retrouve son univers verdoyant et doux, dans lequel la nature est un refuge, les animaux des amis … D’ailleurs si vous ne connaissez pas Miru Miru, je vous invite à découvrir la série (en dessins animés ou en livres !).

Ranger : l’étincelle du bonheur de Marie Kondo

C’est l’été, et parfois l’envie nous prend de ranger la maison … Il faut dire que personnellement j’ai accumulé des tonnes de choses en 17 ans dans ma maison ! Et comme j’avais entendu parler régulièrement de Marie Kondo, j’avais acheté son livre en format poche et illustré pour me lancer.

Je l’ai donc (enfin) lu en entier et je trouve que, finalement, il y a pas mal d’idées à prendre. Je ne sais pas si j’arriverai à ranger la totalité de mes affaires selon cette méthode, mais en tous cas ça m’a donné envie de m’y mettre … et j’ai même commencé (par les vêtements comme elle le conseille, et en effet cela se fait assez facilement).

Le livre fait plus de 300 pages mais se lit finalement assez vite. Le texte est très facile à lire, avec des retours d’expérience (elle conseille à domicile), des astuces, des dessins pour illustrer ses propos.

La première partie est consacrée à ses astuces :

  • comment nous comportons-nous face à nos objets, quelle relation avons-nous avec eux : désordre, « cela pourrait servir plus tard », envie d’abandonner face à l’ampleur de la tâche,
  • qu’est-ce qui nous fait envie (mode de vie idéal, espaces de vie, couleurs, objets qui nous inspirent de la joie)
  • comment ranger : par matériau, ranger comme un bento, plier comme de l’origami … avec les quatre principes : pliez-le, posez-le à la verticale, rangez-le avec les autres, et séparez votre espace de rangement en compartiments de configuration carrée

Peut-être que certains passages dans lesquels elle parle de la joie peuvent paraître un peu risibles, mais le but est que chacun se sente bien chez soi. J’avais souvent entendu parler de sa méthode de façon caricaturale : prendre les objets dans ses bras, voir s’ils provoquent de la joie en nous, jeter au maximum … Mais c’est plus subtile que cela et le livre regorge vraiment de conseils pour ne pas se laisser étouffer par tous les objets qu’on garde pour de fausses bonnes raisons. Et il n’est pas non plus question de tout vider, mais d’optimiser, de vivre avec les objets qu’on aime (bon, j’en ai beaucoup, mais ce n’est pas grave, il suffit de savoir les ranger, et même de se faire un coin avec tous les objets qu’on aime, un coin du bonheur !).

Après cette première partie d’explication, la partie suivante est consacrée à la technique, « l’encyclopédie du rangement » : comment ranger les vêtements (avec pour chaque type de vêtement une explication sur le pliage), les livres, les papiers, les « komono » (objets du quotidien), les objets de valeur sentimentale (qui arrivent en dernière position dans le déroulement du rangement de la maison, car elle sait à quel point le rangement et le tri de ces objets peut être délicat).

La troisième partie permet de faire le point une fois la maison rangée, chaque pièce a en effet subi une métamorphose. Mais cette partie est également le moment de parler du rangement des autres personnes de la maison et des difficultés qui peuvent survenir (ne contraindre personne à ranger !).

Un livre comme une bouffée d’air frais … à lire pour trouver des astuces, voire pour se lancer dans le grand rangement !

Bonne lecture et bon rangement ! Vous vous sentirez sûrement mieux après avoir commencé … Moi j’y retourne !